Pådje:Annuaire de la Société liégeoise de Littérature wallonne, 1895, vol. 15.djvu/147

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Cisse pådje ci a stî coridjeye ey est l’ minme ki l’ sicanaedje.
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Des membres à gauche. — C’est le flamand qui est un patois !

M. Coremans. — Vous faites une confusion qui provient de votre ignorance : personne n’est polyglotte à gauche.

M. Destrée. — On pourrait appeler aussi un patois le français que vous parlez parfois ici !

M. Coremans. — Les décadents sont de mauvais juges. C’est tout au plus, Messieurs, si, à côté de votre patois, vous connaissez plus ou moins le français. (Exclamations à gauche.)

M. Fléchet. — Nous connaissons des membres de la gauche qui parlent quatre et cinq langues.

M. Coremans. — Rara avis ! Il en est maintenant parmi vous qui préfèrent le patois — et pour cause — à la langue littéraire. (Nouvelles exclamations à gauche.)

Vous n’avez rien à nous apprendre. Le meilleur de vos patois wallons est celui de Liége, parce qu’il est mêlé de beaucoup d’éléments thiois[1]. Je vous renvoie, sous ce rapport, à

    du mot patois, qui est une langue corrompue. Notre wallon est un dialecte qui a eu un temps d’arrêt dans son développement, contrairement au dialecte de l’Île de France qui s’est développé et a donné la langue française actuelle, non sans emprunter des matériaux aux autres dialectes romans. La langue provençale n’est pas plus un patois que notre wallon. (Voir ibid.)

  1. M. Coremans ne sait ce qu’il dit. J’ai prouvé que le wallon contient au grand maximum 5 % de racines